vendredi 19 juin 2015

Les droits et les obligations

Maintenant vous l’avez bien compris je suis mère célibataire de deux enfants. Leur père est donc mon ex mais ce n’est pas le Con (au cas ou vous aviez un doute). Nous avons passé 15 ans ensemble. Il voit ses enfants quand il veut ; il vous dirait surement comme il peut. Il ne verse pas de pension alimentaire ;  lui vous dirait surement qu’il ne le peut pas pour l’instant. D’après lui, il fait de son mieux.

Je dois répondre à cette demande : prouver que je ne perçois pas de pension alimentaire. Comment on prouve ce qu’on n’a pas ?

C’est le droit des enfants que leur père participe à leur éducation, et donc verse une pension alimentaire. C’est donc normalement une obligation légale pour lui de me verser de l’argent.

C’est droit du père de voir ses enfants. C’est donc une obligation légale pour la mère de faire en sorte que cela soit possible.

A toute règle ses exceptions et bien sûr, il existe un tas de variante autour de ce sujet. Les résidences alternées, le père qui en a la garde. Pour les familles homoparentales, c’est pareil. Le résultat reste cependant que en France aujourd’hui, dans la majorité des cas, c’est la mère qui en a la garde. C’est la mère qui se démène pour les éduquer. Et surtout ce sont une majorité écrasante de mères silencieuses qui font avec un père défectueux.

C’est important finalement le droit. Mais ce qui est plus important encore c’est la hiérarchie du droit. Le droit familial comme beaucoup de chose attenante à la sphère privée, marche sur la tête. Connaissez-vous beaucoup de situation dans lesquelles pour faire valoir vos droits reconnus de tous, acquis depuis des années, vous deviez d’abord passer chez le juge ? J’ai fait un peu de droit à la fac. Je n’ai pas fait de recherches poussées sur le sujet. D’abord parce que j’écris mes textes d’un seul jet, pour vider la colère qui me prend parfois à cause de ma situation. Ensuite parce que à cause de ma situation je sais pertinemment que la perception est souvent plus importante que la réalité.

Donc mes enfants devraient toucher une pension alimentaire de leur père, c’est leur droit. Ils ne la touchent pas. Pour faire valoir leur droit, je dois dépenser 1500 EUR au moins en frais d’avocats et de justice. Pas parce que je demande un montant particulier. Pas parce que je suis une femme aigrie qui ne pense qu’à faire payer l’ex qui est parti avec une autre. Non juste pour faire valoir le droit de mes enfants. Ils sont nés, ils en ont le droit. Mais ce droit-là n’est pas automatique. Soit le père est sérieux, et décide de verser une pension, soit il ne l’est pas. Mais dans ce cas précis il a le choix. Il ne se fera pas rattraper.

Alors que c’est un droit, la pension alimentaire. Ça fait plus de 3 ans que j’en parle. Je ne demande pas de montant particulier. C’est pour le principe avant tout. Mais je dois payer pour l’obtenir. Et je ne peux pas demander au juge le remboursement de ces frais que je n’aurais pas dû avoir à dépenser pour l’obtenir. Là je parle d’expérience. Tous les avocats familiaux que j’ai rencontrés m’ont dit la même chose. Impossible. Cela ne se fait pas.
Ça ne se fait pas ? Pourtant, sur d’autres sujets ça se fait. Dans un procès, la partie qui se sent lésée demande souvent le remboursement des frais d’avocats, puisque c’est le fait même qu’un tiers ai enfreint la loi qui vous a amené à faire ses dépenses. Alors même que c’est reconnu par la loi, le droit des enfants à recevoir une pension alimentaire, l’obligation du père à participer aux frais financiers inhérants à leur éducation. Alors même que toute la société est au courant. Vous ne pouvez pas demander le remboursement des frais de justice.

Si vous connaissez un avocat qui est prêt à vraiment défendre le remboursement des frais de justice, je suis preneuse. Cela m’intéresse plus que le montant de la pension ces remboursements. Parce que il en va de mon envie de lui claquer au visage : je t’avais dit que peu importe tes revenus tu dois participer. De mon envie que les mères de famille célibataires en finissent une fois pour toutes avec cette impression de devoir réclamer une aide. Oui carrément. Que tous ces pères indignes qui se rebiffent avec des « je ne gagne pas assez », « si je fais ça je n’ai plus d’argent », comprennent enfin une chose : les enfants sont une priorité. Vous avez eu l’occasion de choisir d’en avoir ou pas. Vous avez eu l’occasion de mettre une capote. Vous ne l’avez pas fait. Et bien ils sont là maintenant. A nous parents de les élever. Et tout n’incombe pas à la mère. Non. Sous prétexte que vous ne vivez plus sous le même toit, vous avez une obligation vis-à-vis d’eux.


Et la seconde raison pour laquelle je ne suis toujours pas passée devant le juge ? S’il ne pait pas la pension alimentaire, je devrais encore déboursé des frais pour essayer d’être payée. En France, si on ne paie pas de pension alimentaire, on ne risque pas grand-chose. Si on ne nourrit pas ses enfants, on risque de se les faire retirer pourtant. Vous voyez ? Encore un truc qui marche sur la tête et dont nous faisons les frais. 

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