vendredi 19 juin 2015

La PSA

Non rien à voir avec les voitures. C’est la Permanence Sociale d’Accueil. En gros c’est le CASVP pour ceux qui n’ont pas de logement. Vous voyez ? Je suis cadre, je gagne correctement ma vie, j’ai 2 enfants, j’ai 38 ans, j’ai toujours travaillé, je n’ai jamais redoublé. Et je me retrouve à la permanence sociale pour faire une domiciliation, c’est-à-dire pour avoir une adresse. Et pour avoir une assistante sociale qui s’occupe de nous. Vous voyez ce que j’essaie de vous dire ? Je ne devrais pas à avoir à aller là-bas.

Les locaux de la PSA sont propres. C’est bien tenu. C’est petit. C’est vieux. C’est mal fichu. Il fait trop chaud l’été. Y fait-il trop froid l’hiver ? Ils sont hyper gentils à la PSA. Que des gens qui regardent tout le monde dans les yeux. Qui répondent à vos questions. Répètent 100 fois les mêmes discours usés. Qui ont l’air de faire de leur mieux avec aucun moyen.

Je vois enfin une assistante sociale. A qui j’explique ma situation. En gros, faut que je continue à chercher dans le privé, mais je serais contactée rapidement quand on m’aura attribuée une assistante sociale. Ils sont carrés à la PSA.

J’ai patienté environ 1h20 dans la salle d’attente pour être reçue. J’ai vu une jeune mère de famille avec deux petites filles qui ne savait pas où dormir le soir même. Avec ses deux petites filles. Une femme retraitée en attente d’une place en maison de retraite car elle n’avait pas de logement à elle. Une femme seule d’une quarantaine d’années qui devait quitter son logement provisoire chez les sœurs le lendemain.

Et je ne m’en suis pas rendue compte tout de suite mais… j’ai un point commun avec toutes les personnes présentes. Vous le voyez ? Ça vous choque autant que ça m’a choqué moi en sortant quand j’ai réalisé ? Le seule point commun entre toutes les personnes présentes ce n’est pas la nationalité, ce n’est pas la langue, ce n’est pas l’âge, ce n’est pas la CSP. C’est le genre. Je suis une femme. Il n’y avait que des femmes. Et là je me suis rappelée les articles lus ça et là, et j’avais les faits devant les yeux : les femmes sont les premières victimes de la précarité. Et moi aussi donc. Je fais partie de ces statistiques là aussi. A cause d’un Con, faut-il le rappeler ?

Je suis sortie de chez eux toute petite, submergée, dépassée. Avec un sentiment horrible d’impuissance face à la misère. J’admire les travailleurs sociaux. Vraiment. Tous les jours, ils font face à ça. Tous les jours, ils essaient d’aider les autres, font preuve de compassion, d’humanité. Je ne sais pas comment ils tiennent.

Pour ceux qui auraient un jour à y faire un tour, pensez à prendre les documents suivants, ça vous fera gagner du temps :
-          Pièce d’identité de vous et vos enfants, ou au moins leur extrait de naissance
-          Fiche de salaire
-          Dernier avis d’imposition



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