Non rien à voir
avec les voitures. C’est la Permanence Sociale d’Accueil. En gros c’est le
CASVP pour ceux qui n’ont pas de logement. Vous voyez ? Je suis cadre, je
gagne correctement ma vie, j’ai 2 enfants, j’ai 38 ans, j’ai toujours
travaillé, je n’ai jamais redoublé. Et je me retrouve à la permanence sociale
pour faire une domiciliation, c’est-à-dire pour avoir une adresse. Et pour
avoir une assistante sociale qui s’occupe de nous. Vous voyez ce que j’essaie
de vous dire ? Je ne devrais pas à avoir à aller là-bas.
Les locaux de la
PSA sont propres. C’est bien tenu. C’est petit. C’est vieux. C’est mal fichu.
Il fait trop chaud l’été. Y fait-il trop froid l’hiver ? Ils sont hyper
gentils à la PSA. Que des gens qui regardent tout le monde dans les yeux. Qui
répondent à vos questions. Répètent 100 fois les mêmes discours usés. Qui ont
l’air de faire de leur mieux avec aucun moyen.
Je vois enfin une
assistante sociale. A qui j’explique ma situation. En gros, faut que je
continue à chercher dans le privé, mais je serais contactée rapidement quand on
m’aura attribuée une assistante sociale. Ils sont carrés à la PSA.
J’ai patienté
environ 1h20 dans la salle d’attente pour être reçue. J’ai vu une jeune mère de
famille avec deux petites filles qui ne savait pas où dormir le soir même. Avec
ses deux petites filles. Une femme retraitée en attente d’une place en maison
de retraite car elle n’avait pas de logement à elle. Une femme seule d’une
quarantaine d’années qui devait quitter son logement provisoire chez les sœurs
le lendemain.
Et je ne m’en
suis pas rendue compte tout de suite mais… j’ai un point commun avec toutes les
personnes présentes. Vous le voyez ? Ça vous choque autant que ça m’a
choqué moi en sortant quand j’ai réalisé ? Le seule point commun entre
toutes les personnes présentes ce n’est pas la nationalité, ce n’est pas la
langue, ce n’est pas l’âge, ce n’est pas la CSP. C’est le genre. Je suis une
femme. Il n’y avait que des femmes. Et là je me suis rappelée les articles lus
ça et là, et j’avais les faits devant les yeux : les femmes sont les
premières victimes de la précarité. Et moi aussi donc. Je fais partie de ces
statistiques là aussi. A cause d’un Con, faut-il le rappeler ?
Je suis sortie de
chez eux toute petite, submergée, dépassée. Avec un sentiment horrible
d’impuissance face à la misère. J’admire les travailleurs sociaux. Vraiment.
Tous les jours, ils font face à ça. Tous les jours, ils essaient d’aider les
autres, font preuve de compassion, d’humanité. Je ne sais pas comment ils
tiennent.
Pour ceux qui
auraient un jour à y faire un tour, pensez à prendre les documents suivants, ça
vous fera gagner du temps :
-
Pièce
d’identité de vous et vos enfants, ou au moins leur extrait de naissance
-
Fiche
de salaire
-
Dernier
avis d’imposition
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