jeudi 2 juillet 2015

Le K-SVP – 2ème

Je cherche une solution à ma situation, mais je ne cherche pas à enfreindre les règles. L’assistante sociale d’accueil de la PSA (Permanence Sociale d’Accueil) qui m’a reçue, m’explique que après concertation avec son chef, c’est bien le CASVP (Centre d’Actions Sociales de la Ville de Paris) qui doit s’occuper de nous. 

Entre temps, je ne suis pas restée les bras croisés. J’ai vu des personnes plus ou moins en mesure de m’aider, qui ont en tous cas été très humain avec moi. Quand je dis humain, c’est que je ne me suis pas sentie mal vue, prise de haut. On m’a reçu, on a écouté mon histoire. Et tout le monde me parle gentiment. Même quand clairement, ma situation n’est pas de leur ressort.

Donc je suis les conseils de l’assistante sociale de la PSA. Nous sommes vendredi. Elle me dit qu’elle transfert mon dossier au CASVP via une feuille de liaison, qui me permettra de rencontrer une assistante sociale d’accueil au CASVP. Que je peux y aller dès lundi matin.

Le lundi je n’y suis pas allée. Pour laisser le temps au CASVP de prendre connaissance du dossier. Pour des raisons personnelles. J’ai fait d’autres démarches.

Donc mardi matin. Retour à la case départ. La personne de l’accueil est différente. Le genre plutôt sèche, physiquement et verbalement. Non il n’y a pas de feuille de liaison à mon nom venant de la PSA. Est-ce que je suis bien sûre d’y avoir été au moins ? Non, on ne peut pas me recevoir sans quittance de loyer. Non, le secrétariat de la PSA ne répond pas. Il nous faut la feuille de liaison.

Je perds mes moyens. Je suis accompagnée cette fois. Je m’étrangle en essayant de demander que dois je faire pour être reçue ? On me répète partout que je dois avoir une assistante sociale sur mon dossier. C’est primordial. Pour avoir une assistante sociale, je dois être reçue au KSVP.

Je fais trop de bruit. Le monsieur de la sécurité s’en mêle. Ne le prenez pas comme ça. Aller dans le bureau. Aller faire un tour 2h dehors pour vous calmer. Me calmer ? Comment rester calme face à cette situation ubuesque ? Comment retrouver son calme quand on sait que on ne peut pas être reçue par la seule personne vers qui tout le monde me renvoie ?

Un autre homme est venu nous voir. Est-ce que on est allé le chercher, est ce que il est venu à cause du bruit ? Je ne saurais dire. Il est très calme. Parle doucement. M’explique que oui on va me recevoir. Il suffit de donner un certificat d’hébergement. Ça tombe bien, l’amie qui m’accompagne, c’est chez elle que nous sommes. On commence le papier sur un coin de table jusqu’à ce qu’il me demande mon nom. Il me fait répéter. Il ferme les yeux, expire un grand coup, me demande 2 minutes. Il repart. Revient avec une feuille. Il l’a mets sous les yeux de la personne de l’accueil avec une formule assez cinglante. Et repart, visiblement en colère ou frustré, me disant que l’on va me recevoir de suite.

La femme de l’accueil prend la feuille, la fameuse feuille de liaison, me reçoit dans le petit bureau derrière l’accueil. Et se plaint. Se plaint que elle ne peut pas tout faire. Qu’elle ne peut pas passer sa vie à tenir le compte de toutes les fiches de liaisons. Que elle n’a pas que ça à faire. Que elle ne peut pas être partout. Je ne réponds à rien. Je ne sais même pas ce que on peut dire à une personne comme ça. Change de service ou de métier peut être ? Elle prend un formulaire. Regarde la feuille de liaison. Froisse la feuille de liaison. Cherche la poubelle pour la jeter. Il n’y en a pas. Repose la  boule de papier sur le bureau à côté de son formulaire. Me demande mon état civil.

Je ne peux pas vous dire la violence que son geste a eu pour moi. 20 minutes plus tôt, elle doutait de l’existence de cette même feuille, cette même feuille était mon laisser-passer pour rencontrer une assistante sociale. Au final, cette feuille ne sert à rien. L’assistante sociale de la PSA a perdu son temps à la remplir. Elle a fini à la poubelle. Je n’ai rien dit. Je n’avais pas de mot.

J’ai finalement rencontré une assistante sociale d’accueil du CASVP. Plus de 40 jours après ma première visite. Non je n’ai toujours pas d’assistante sociale qui suit officiellement mon dossier. Cette femme était très douce, exactement comme on s’imagine que le personnel peut être dans un Centre d’Affaires Sociales qui reçoit donc que des personnes qui ont des problèmes, plus ou moins graves, plus ou moins compliqués, mais des problèmes quand même.


Je redéballe mon histoire. Y compris comment j’ai été reçue avant. Pourquoi je suis passée par la PSA. Et à la fin de l’entretien, elle m’explique que mon dossier sera examiné en commission à la suite de laquelle, on m’attribuera une assistante sociale qui suivra mon dossier. Puis elle s’excuse auprès de moi, au nom du service. Me donne son nom et sa ligne direct, au cas ou j’aurais encore un problème. C’est idiot, mais ça m’a fait un bien fou. 

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