Je cherche une
solution à ma situation, mais je ne cherche pas à enfreindre les règles. L’assistante
sociale d’accueil de la PSA (Permanence Sociale d’Accueil) qui m’a reçue, m’explique
que après concertation avec son chef, c’est bien le CASVP (Centre d’Actions
Sociales de la Ville de Paris) qui doit s’occuper de nous.
Entre temps, je
ne suis pas restée les bras croisés. J’ai vu des personnes plus ou moins en
mesure de m’aider, qui ont en tous cas été très humain avec moi. Quand je dis
humain, c’est que je ne me suis pas sentie mal vue, prise de haut. On m’a reçu,
on a écouté mon histoire. Et tout le monde me parle gentiment. Même quand
clairement, ma situation n’est pas de leur ressort.
Donc je suis les
conseils de l’assistante sociale de la PSA. Nous sommes vendredi. Elle me dit
qu’elle transfert mon dossier au CASVP via une feuille de liaison, qui me
permettra de rencontrer une assistante sociale d’accueil au CASVP. Que je peux
y aller dès lundi matin.
Le lundi je n’y
suis pas allée. Pour laisser le temps au CASVP de prendre connaissance du
dossier. Pour des raisons personnelles. J’ai fait d’autres démarches.
Donc mardi matin.
Retour à la case départ. La personne de l’accueil est différente. Le genre plutôt
sèche, physiquement et verbalement. Non il n’y a pas de feuille de liaison à
mon nom venant de la PSA. Est-ce que je suis bien sûre d’y avoir été au moins ?
Non, on ne peut pas me recevoir sans quittance de loyer. Non, le secrétariat de
la PSA ne répond pas. Il nous faut la feuille de liaison.
Je perds mes
moyens. Je suis accompagnée cette fois. Je m’étrangle en essayant de demander
que dois je faire pour être reçue ? On me répète partout que je dois avoir
une assistante sociale sur mon dossier. C’est primordial. Pour avoir une assistante
sociale, je dois être reçue au KSVP.
Je fais trop de
bruit. Le monsieur de la sécurité s’en mêle. Ne le prenez pas comme ça. Aller
dans le bureau. Aller faire un tour 2h dehors pour vous calmer. Me calmer ?
Comment rester calme face à cette situation ubuesque ? Comment retrouver
son calme quand on sait que on ne peut pas être reçue par la seule personne
vers qui tout le monde me renvoie ?
Un autre homme
est venu nous voir. Est-ce que on est allé le chercher, est ce que il est venu
à cause du bruit ? Je ne saurais dire. Il est très calme. Parle doucement.
M’explique que oui on va me recevoir. Il suffit de donner un certificat d’hébergement.
Ça tombe bien, l’amie qui m’accompagne, c’est chez elle que nous sommes. On
commence le papier sur un coin de table jusqu’à ce qu’il me demande mon nom. Il
me fait répéter. Il ferme les yeux, expire un grand coup, me demande 2 minutes.
Il repart. Revient avec une feuille. Il l’a mets sous les yeux de la personne
de l’accueil avec une formule assez cinglante. Et repart, visiblement en colère
ou frustré, me disant que l’on va me recevoir de suite.
La femme de l’accueil
prend la feuille, la fameuse feuille de liaison, me reçoit dans le petit bureau
derrière l’accueil. Et se plaint. Se plaint que elle ne peut pas tout faire. Qu’elle
ne peut pas passer sa vie à tenir le compte de toutes les fiches de liaisons.
Que elle n’a pas que ça à faire. Que elle ne peut pas être partout. Je ne réponds
à rien. Je ne sais même pas ce que on peut dire à une personne comme ça. Change
de service ou de métier peut être ? Elle prend un formulaire. Regarde la
feuille de liaison. Froisse la feuille de liaison. Cherche la poubelle pour la
jeter. Il n’y en a pas. Repose la boule
de papier sur le bureau à côté de son formulaire. Me demande mon état civil.
Je ne peux pas
vous dire la violence que son geste a eu pour moi. 20 minutes plus tôt, elle
doutait de l’existence de cette même feuille, cette même feuille était mon
laisser-passer pour rencontrer une assistante sociale. Au final, cette feuille
ne sert à rien. L’assistante sociale de la PSA a perdu son temps à la remplir.
Elle a fini à la poubelle. Je n’ai rien dit. Je n’avais pas de mot.
J’ai finalement
rencontré une assistante sociale d’accueil du CASVP. Plus de 40 jours après ma
première visite. Non je n’ai toujours pas d’assistante sociale qui suit
officiellement mon dossier. Cette femme était très douce, exactement comme on s’imagine
que le personnel peut être dans un Centre d’Affaires Sociales qui reçoit donc
que des personnes qui ont des problèmes, plus ou moins graves, plus ou moins
compliqués, mais des problèmes quand même.
Je redéballe mon
histoire. Y compris comment j’ai été reçue avant. Pourquoi je suis passée par
la PSA. Et à la fin de l’entretien, elle m’explique que mon dossier sera
examiné en commission à la suite de laquelle, on m’attribuera une assistante
sociale qui suivra mon dossier. Puis elle s’excuse auprès de moi, au nom du
service. Me donne son nom et sa ligne direct, au cas ou j’aurais encore un
problème. C’est idiot, mais ça m’a fait un bien fou.
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